dimanche 7 septembre 2008

-Yan Zhong Lan 2006 -M3T-

-Voilà une nouvelle recrue,de torréfaction traditionnelle et d'oxydation moyenne(environ 40%) ce Wu Yi Yan Cha (thé de Rochers)qui porte le nom de son cultivar se révelle être une très bonne surprise...



  Les feuillles sèches sont très belles,de taille moyenne,les odeurs qui en émanent sont franches,agréables et peu marquées dans les notes fumées...La torréfaction est forte,les feuilles sont respectées dans leurs formes,peu de brisures,on peut noter la quasi absence de tiges...ça se présente très bien.

 Dosé à 5.5 grammes en théière Zhuni de 12 dl,eau à95°,paramêtres d'infusions:15",15",15",20",20",30",1',2'.30,5',et enfin une dixième à 10 mn.




 Rinçage obligatoire pour ce thé qui à la première infusion "mousse" beaucoup.Je ne l'ai pas fait....et je l'ai "amerèment" regreté sur les deux premières infusions où ce goût était un peu présent...Au nez,c'est typé floral-fruité,avec des notes boisées-cireuses très fines présentes en arrière plan.A la tasse à sentir,ç'est assez géant;les notes de torréfaction sont bien là ,mais ne sont ni désagréables ni trop marquées.Je retrouve aussi:du pain grillé et des notes patissières,du pain d'épices,des fruits à cosses grillés,du chocolat et des notes boisées-cirées assez fines et bien sûr fruits et fleurs en notes dominantes...que c'est bon...

En bouche sur les deux premières infusions, il y a une légère amertume que j'ai imputé à l'absence de rinçage (la mousse de la première infusion est quand même assez importante en quantité)parce que 15" me parraissent un bon temps,rien de grâve toutefois mais quand même...à voir lors d'un deuxième essai.En bouche et en rétrolfaction,c'est assez corrélé avec ce que l'on à senti précédement pourtant la rétro met du temps à se mettre en place mais de viendra puissante au fil des infusions.

 Le fait marquant de la dégustation ,c'est le côté huileux de la liqueur...(j'ai cru reconnaître une 15W40 de synthèse pour moteur diesel) il apparait dès la 3ième infusion, c'est très très très marqué et c'est un vrai régal.Le côté floral-fruité prédomine de très brillante façon sur les arômes boisés peu présent mais pas absents.La liqueur a du corps,c'est très long en bouche,gourmand assez rond à partir de la 3ième infusion,ça fait plus que tapisser la bouche(c'est un "veritable enduit"),c'est un thé  gourmand d'accès assez facile.Si l'astringence ne s'est pas faite sentir au cours des infusions la bouche est quand même un peu décapée.Un élément étonnant avec ce thé est qu'il apparait sur les dernières infusions une impression physique de discrète fraicheur menthollée sur la langue.






  En conclusion, ce thé aura donné six infusions très généreuses,trois autres avec un intéret certain et une dernière un peu terne.Le plaisir a été ponctuel an rendez-vous,c'est un thé qui me plait beaucoup,une très bonne découverte qui éclaire differement ma lanterne sur le chemin des Rochers.

 

20 commentaires:

Anonyme a dit…

j'en veux ! :))

ça a l'air superbe, dis donc.

l'as-tu aussi essayé en zhong ?

T.alain a dit…

Oui,oui c'est effectivement assez joli...en tout cas il vaut bien un détour par la place Monge...Il va falloir que je le teste en zhong,puis de nouveau en théière,mais dans un cas comme dans l'autre je ne serais sans aucun doute pas déçu...

Soïwatter a dit…

Ça donne envie tout ça! J'attends de voir ce que tu en pense en zhong!

Mais du 15W40, c'est de l'ultra visqueux, même pour une huile minérale... ça fait peur! Pour un thé des rochers, une huile pour vieux diesel ou pour diesel lent marinisé, est-ce bien conseillé? Aurait-tu dégusté ce thé sous la remorque d'un vieux chalutier?

T.alain a dit…

C'est vrai que c'est un peu caricatural comme image...mais,je crois que c'est necessaire pour exprimer le rendu de ce thé.C'est vraiment très huileux,ça roule sur le palais,c'est loin d'être désagréable comme sensation..
En zhong je verrai ça un peu + tard.J'ai encore 3 ou 4 surprises pour lesquelles je dois faire un post...Et toi,t'as goûté quoi de tes emplettes...au vu de tes achats tes papilles devraient explosées...(tu devrais avoir de la compagnie pour ton thé le matin!!!)

Raphael a dit…

C'est une référence que je suis depuis plusieurs années avec plaisir.
Un tout bon Rocher de la carte, puissant et délicat à la fois avec des senteurs automnales magnifiques qui invitent à allumer un feu, discuter avec sa chère et tendre, en caressant un golden retriver, ou l'inverse...

Thomas a dit…

très beau compte rendu Alain, je ne connais pas ce thé, il a l'air très bien...

T.alain a dit…

@Raphael
Mefies toi s'il n'a pas d'humour...le chien peut le mal prendre !
@Thomas
C'est pas que ça sorte de façon extraordinaire des sentiers battus mais au moins ça parle d'autre chose que de Rou gui ou de DHP(même si ceux là restent des grands classiques que je ne renierais pas...),et..il a son terroir et son process bien à lui.Sinon celui-ci rentrerait bien dans tes gammes,à mon avis,c'est fleuri-fruité,avec une torréfaction traditionnelle superbe(peut-être un peu moins forte que d'habitude),et ça ne renie pas ses origines de rocher...j'ai un autre rocher en reserve de test avec une torréfaction très forte,pour le moment je n'ai fait qu'y mettre l'oeil et le nez dedans...ça promet

T.alain a dit…

"le mal prendre " = mal le prendre
DSL

Anonyme a dit…

C'est certain que dans les Wu yi yan Cha, il n'y a pas que les Rou Gui, shui xian et da hong Pao... ces thés sont en fait innombrables, certains rochers n'ont même pas de nom et portent un simple numéro pour toute désignation.

dans les très torréfiés, j'aime beaucoup aussi LAO JUN MEI et Qian lin xiang...

T.alain a dit…

Lao jun mei c'est celui-ci que j'ai en reserve,je t'en donnerais des news...
Mais j'irais pas jusqu'à y mettre 13 gr...sur ce coup -là je suis un peu rester sur le c..d'un autre côté si ça t'a plu...Why not?

Thomas a dit…

Ah, tu as essayé?

Ou bien, le simple fait de le lire a suffit à t'effrayer définitivement?

T.alain a dit…

Non je n'ai pas essayer de mettre 13 gr de DHP dans une théière minuscule...ton histoire c'est le retour aux années 50 et à la crise du logement... à 7 dans un 40 mêtres carrés,j'ai pas tout lu ton article mais entre ça et la javel de Jean Carmet vous etes choquants...

Anonyme a dit…

ouai, je suis très "Chine profonde", à 7 dans 16 mèrtres carré, il reste même encore un peu de place dans la théière...

Mon prochain projet choc, c'est de faire bouillir des jeunes shengs dans une casserolle de cuisine, façon tisane... !!!
>>> c'est comme cela qu'ils font dans les villages du yunnan...

shoking ! n'est-ce pas?

Faut être un peu aventureux...

Bon, pour être sérieux, je n'aurais pas fait le billet si cela n'était pas bon...

T.alain a dit…

Façon tisane je veux lire...

Anonyme a dit…

LAO JUN MEI et Qian lin xiang...

Lao jun mei tres torrefié ? j'avais noté dans mon carnet qu'il etait plutot faiblement torrefié ...

Quant au Qian lin Xiang, a mon dernier passage à M3T j'en avais discuté avec Gilles et il m'a dit qu'on le surnommait "le thé que l'on sent à 1000 km" tant son parfum est puissant...c'est vrai Thomas ?

Soïwatter a dit…

@ Lionel: Le Lao Jun Mei me semble perso beaucoup plus torréfié que le DHP5 (C'est pour moi la seule référence). Au goût, c'est vraiment les notes caramélisée, patissières et boisées qui ressortent.

Alain, j'ai finalement réussi à maitriser ce thé. Passage au zhong obligatoire pour moi: je n'arrive pas encore à bien le doser et à maîtriser les temps d'infusion, surtout en théière. Je trouve que ce sont deux paramètres sont beaucoup plus critiques que pour tous mes autres oolongs. Il me semble toujours comme quelqu'un qui veut crier avec une extinction de voix. Je sens des notes qui demandent qu'à se révéler (surtout une note douce en arrière-plan que je n'arrive pas à définir). Peut-être mon palais qui n'est pas habitué à la puissance des notes torréfiées. Mais je commence à beaucoup l'apprécier. C'est très différents des autres thés que je connais. Intéressant!

T.alain a dit…

He bien au moins les Rochers ne vous laissent pas de pierre...
@Soï
Je pense que Stéphane a raison...tu vas très vite.Essaies la tasse à sentir...Le + amusant,je pense c'est qu'en matière de Rochers...je n'en suis qu'au tout début et toi aussi,l'addiction nous guette mon ami...20 ans au bagne à Cayenne à casser des ro.. des cailloux...
Il faut aussi tenir compte pour les parfums du degré d'oxydation +d'oxy=boisé -d'oxy=fruité aproxo
@Lionel
Lao Jun Mei + torréfié,je confirme.Mais ça doit pas se jouer à grand chose. Qian lin Xiang celui-là..je le note dans un coin
@Thomas
Serait-tu un rebelle? un killer de mythes,un chasseur d'a priori?Derriere le délicat esthète amateur de thés fins se cacherait une personnalité troublante...
Sérieux...fait nous d'autres bidouilles comme ça,ça me plait bien l'excès.
As-tu pensé à infuser du thé rendu pulvérulent par broyage comme au Xième siècle en Chine?

Thomas a dit…

A Lionel,

si le qian lin xiang "sentait à 1000km" tu devrais le sentir chez toi quand j'en infuse...! t'as rien remarqué, il y a un an environ j'en faisait souvent le matin...

Le Qian lin Xiang a effectiveemnt un très beau parfum bien affirmé et complexe, une belle texture avec beaucoup de fondu, un poil d'amertume végétale sur le début...

Lao jun mei est de mon point de vue assez torréfié, comme le DHP 4

A Alain,

"rebelle" , "chasseur d'a-priori"... il y un peu de cela chez moi, mais ces expériences sont plus une tentative de retrouver une forme authentique et originelle du Gong Fu Cha ou du rapport au thé.

j'ai vu cela sur le Blog de Toki, j'ai voulu essayer.. de plus une chinoise de ma connaisance qui s'est rendue dans le Fujian m'a dit que c'était comme cela qu'il faisaient sur place: pas de balance, on remplit au 2/3 ou 3/4 la théière ou du zhong,au minimum, on fait des infusions Flashs... PHYLL SHENG a aussi tenté l'expérience avec un rocher.

le puer à la casserolle j'ai pas encore essayé mais ça va venir...

Le broyage ne me tente pas trop, en fait, pas plus que la soupe au thé additionnée de sel...

T.alain a dit…

Oui moi non + broyer du "noir" ou d'autres thés ne me branche pas + que ça...mais il fallait bien que je t'aiguillonne!
Au plaisir de te lire...

Soïwatter a dit…

Broyer du thé à la méthode Song, mais quelle idée! On n'a pas les thés pour ça (le noir en plus ça n'existait pas, pas plus que nos Rochers...) Et il y a déjà le matcha si on veut essayer...

Ce serait comme faire une tarte aux Quetsches avec de la carotte! En parlant de tarte aux Quetsches, celle que je déguste ce matin avec mon Lao Jin Mei est sublime: Cette tarte, c'est le premier signe de l'automne avant le départ des hirondelles...

Le pu ehr à la casserole, j'attendrait d'être en pleine lecture du Cha Jing avant de m'y tester, pour le fun! Mais il faut d'abord que je le trouve... Ca c'est pas gagné!