jeudi 17 septembre 2009

-Thés de Rochers- Critères qualitatifs

-Cet article fait suite à un post que j'ai publié l'an dernier où j'essayais de faire l'historique succinte des Thés de Rochers .Il m'apparaît nécessaire aujourd'hui de faire un point sur leurs qualité gustatives.Qu'est ce qui -à mon avis- fait qu' un Thé de Rocher (TR) est de qualité.Même si ma connaissance de ces produits est partielle et mon exploration de cette famille parcellaire,même s'il me reste à explorer leur potentiel sur des temps d'infusion beaucoup plus long (à l'instar de Thomas), un point me semble nécessaire.




Tous les TR me semblent centrer aromatiquement sur un pôle pâtissier-confit.Leur palette aromatique est très étendue -boisé/ciré,- pâtissier/confit, -miéllé/fruité,- floral/vanillé.De tous les Oolong cette palette se rapproche le plus de certains thés noirs de prestige.



La qualité aromatique d'un TR dépendra de l'étendue de sa palette, certains TR couvriront l'ensemble des parfums, d'autres, sans que la totalité de ces parfums soient très marqués présenteront des pics aromatiques sur certains pôles.La proximité de ces thés les uns par rapport aux autres rend difficile leur comparaison.La forme que prendra la palette dépendra du cultivar employé, de la qualité de la cueillette,de l'oxydation des feuilles (+ ou - poussée) et enfin de la qualité de la torréfaction (+ou - poussée,adjonction ou pas d'adjuvant ,mélisse par exemple).

La puissance aromatique (tasse à sentir,en bouche et l'impression par la liqueur de l'arrière gorge rendant la rétro-olfaction plus puissante) sont des critères importants.Les TR sont généralement puissants et longs en bouche.L'équilibre de la liqueur,la sensation de gras est également un de leurs traits.Ils sont aussi communément assez résistants aux nombre d'infusion.

Un des aspects particulier de leur dégustation réside dans leur minéralité.Cette sensation plus ou moins douce,chaque fois présente, mais différente d'un TR à l'autre qui est assez difficile à définir.C'est une sensation particulière sur la langue, comme celle que l'on peut avoir en suçant un petit galet,une forme de "transparence",c'est un peu comme si on goûtait l'eau qui à servi à faire le thé,et la qualité de celle ci devrait faire varier cette sensation de minéralité (du moins me semble t-il) .Un aspect des TR que j'ai peu exploré est la présence tannique qui parfois est assez importante (Thomas en parlerait mieux que moi).



Je n'ai pas la prétention d'avoir été exhaustif, j'ai juste indiqué mon avis sur cette famille complexe que j'apprécie au plus haut point, je n'ai qu'une connaissance réduite et parcellaire de ce type de thé...

12 commentaires:

lionel a dit…

Merci Alain pour cette serie sur les rochers, CR de dégustation et cette note synthetique.
Personnellement, j'ai plongé avec bonheur dans cette famille de thés en août 07, et aujourd'hui je n'en bois presque plus...:-(...
C'est clair que le parfum des feuilles seches dans une theiere chaude est quelque chose d'exceptionnel.
2 choses qui m'ont fait me detourner de ces thés : mon incapacité (crasse) à tirer plus de 2-3 infusions satisfaisantes de ces thés...ou alors pour moi ce qui fait la si interessante caracteristique de ces thés devient si ténue apres 3 infusions que je n'y trouve plus d'interet justement...
2è chose, leur côté boisé parfois trop marqué que je n'aime pas...
Enfin, je trouve qu'il faut vite monter en gamme donc en prix pour elargir sa palette de thés, alors que sur les wulongs taiwanais par exemple je trouve pour des 30€/100g env. plus de choses qui me vont...

T.alain a dit…

Il est clair que la résistance aux infusions des Tr est proportionnelle (souvent) à leur qualité donc à leur prix,de plus certaines maisons ne sont pas réellement sûr ni de l'origine ni de l'appellation de ce type de thé.
Personnellement je préfère y mettre un peu plus cher & monter jusqu'à 10/12 infusions,la minéralité étant souvent bcp jolie sur les infusions intermédiaire et terminales.On peut assez façilement éviter le côté boisé en choisissant des thés moins torréfiés,sans doute d'accès plus simple aussi vu qu'il auront moins de notes pyrogénées/fumées.
Ceci dit certains oolongs taïwanais sont loin d'etre mediocre.J'ai dégusté un "Rocher" taïwanais à la M3T qui n'était pas ridicule.
As tu essayé de voir les Rochers de Thés de Chine,un peu plus accessible et de bonne qualité?

lionel a dit…

> J'ai dégusté un "Rocher" taïwanais à la M3T qui n'était pas ridicule.

c'etait quoi ?

alain a dit…

Je ne me souvient + très bien le nom mais il n'en n'ont qu'un seul...donc facile à retrouver...et abordable en +

Anonyme a dit…

rien à voir avec le wuyi de taïwan...?
lionel

flo a dit…

je vois en évidence déjà deux wulongs taïwanais à la maison des trois thés dont le nom évoque ceux des Rochers : Shui Xian de taïwan et Wuyi de taïwan.

Mais ils ne sont pas présentés comme des thés de rochers, le nom peut renvoyer à un cultivar, à l'histoire, ou à une aromatique --peut-être aussi à une fabrication inspirée au moins en partie des traditions du Fujian.

Il y a aussi les trois Rou Gui de taïwan présents à la carte.

tous sont des wulongs taïwanais, pas des rochers. Ils s'en distinguent aussi nettement, que le font par exemple les Tie Guan Yin de Taïwan de ceux de Anxi.

Anonyme a dit…

et les TGY de taïwan ont quel profil ?
lionel

T.alain a dit…

Pour moi ,je ne me suis interessépour l'instant...à tord peut etre qu'aux TGY d'Anxi.Il y a un grand choix à la M3t et 2 ATYG dont un aux environs de 17€/100g chez Thés de Chine qui sont très bien

Anonyme a dit…

Le TGY n°9 de Taiwan de la M3T a au moins en commun avec une majorité de Wuyi Yan Cha sa haute torréfaction et les caractéristiques gustatives qui y sont associées. C'est le thé qui m'a ouvert à ce type de Wulong il y a quelques années. Les arômes de fruits exotiques (de papaye mûre selon M.Tseng - mais en ce qui me concerne je ne connais que les arômes de papaye mûrie en cale de bateau...)qu'il développait le rendait, ce lot en tout cas, très accessible par rapport à la "rudesse" que je percevais dans les rochers goûtés jusque là.

alain a dit…

Mes essais avec les TGY de Taiwan se sont -pour le moment- révélés assez peu productifs,il est vrai que je n'ai pas trop insité,cependant le profil de certains TR est "rude" voir sauvage ou animal,rudesse qu'il ne faut pas mélanger avec puissance, c'est aussi un peu leur "marque de fabrique" pourtant d'autres sont d'une grande complexité,assez puissants sans pour autant manquer de délicatesse ni de finesse,Shui Jin Gui,DHP 2,W.Y Rou GUI 2 etc et sont à mon goût exempts de cette rudesse...de plus c'est un peu dépendant du grammage, du temps d'infusion et de la théière utilisée.De plus comme le signale Thomas, il peut etre assez instructif de voir comme un TR évolue lorsqu'on s'éloigne un peu de sa torréfaction,l'exemple du Tie Luo Han se révèlera sans doute instructif, je vais d'ailleurs le mettre en garde qq temps.

flo a dit…

sur la minéralité, je pense à shui xian 5e du nom, c'est bien sur celui-ci n'est-ce pas qu'elle prenait une qualité particulière ?

c'est curieux ces sensations qui participent du parfum mais sans n'être que cela. L'umami, certaines amertumes/raideurs, le sec, la minéralité, le plein... ça donne accès à une architecture.

alain a dit…

Sur la minéralité ,j'ai un peu de mal pour le moment,ma petite boule exacerbe un peu ce coté là des rochers et l'apparition de cette texture très tôt dans la série d'infusions(parfois à la 1iere) me déroute un peu,je n'y étais pas trop habitué.Toutefois certains ont un aspect plus minéral que d'autres,Quian Nian AI,Tie Luo Han.Bai Ji guan a une minéralité plus discrete peut etre plus élégante,pour le shui xian il faut que je m'y remette,la dernière fois je n'y étais pas vraiment